Le norvégien : un viking parmi les félins

Des origines scandinaves

Comme son nom l'indique, le chat des forêts norvégiennes, ou Skogkatt (ce qui signifie "chat des bois" dans la langue native) est originaire de Norvège. Ses origines font l'objet de diverses spéculations : on parle de chats embarqués par les Vikings au Moyen-Orient vers le VIIIème siècle pour chasser les rongeurs de leurs drakkars, ou de migrants d'Europe centrale ou peut-être d'Asie mineure, venus s'installer en Scandinavie dans les siècles ayant précédé le Moyen-âge.

Une autre version, moins réaliste, fait des chats norvégiens des descendants directs des maine coons américains, dont quelques spécimens auraient été ramenés par le roi Olaf au XIème siècle des Amériques. Mais il est bien plus probable que la théorie de chats orientaux ramenés par l'homme dans le nord de l'Europe soit la plus plausible, car en partie liée au fait que la fourrure du norvégien actuel ne se retrouve que chez les Chats Angoras Turcs : il y a peu de chance que cela soit le fruit du hasard !

La nature a fait le reste : les chats venus d'orient, redevenus sauvages, se seraient adaptés aux rudes conditions climatiques, et la génétique aidant, auraient acquis au fil des générations leur sous-poil, les touffes qui agrémentent leurs pattes entre chaque coussinet, et peut-être même ces pattes postérieures surélevées, facilitant l'évolution dans un environnement rocailleux.

Le Norsk skogkatt (traduction littérale de "chat des forêts norvégiennes en norvégien) est devenu un chat robuste et massif, athlétique, très bon chasseur et grimpeur, et indéniablement rustique avec ce look sauvage inimitable. La mythologie scandinave fait d'ailleurs honneur aux chats des forêts norvégiennes, la déesse Freya ayant choisi, selon la légende, de puissants chats au poil long pour tirer son char.

Le premier chat norvégien est présenté sur une exposition féline pour la première fois en 1912. Il faudra attendre 18 ans pour qu'un premier standard de race ne soit proposé, mais il retombe rapidement dans l'oubli. Au début des années 1960, une poignée d'éleveurs norvégiens, craignant que la race ne disparaisse à cause de la prolifération de chats errants à poils courts, décident de créer le premier club de race : la "Norwegian National Association of Pedigree Cats". Ils érigent un projet de standard et partent en recherche de chats harets locaux pouvant apporter du sang neuf à leur projet, selon des critères de sélection extrêmement précis.

Il faut attendre 1972 pour que la race soit officiellement reconnue auprès des instances félines locales, et 4 années de plus pour que la Fédération Internationale Féline (la FiFé) reconnaisse la race : c'est le début du Norsk skogkatt.

De nos jours, le chat des forêts norvégiennes fait partie des races les plus demandées dans le monde félinotechnique, même s'il souffre de la concurrence du Maine Coon, le géant américain, qui trône au sommet de la hiérarchie des races les plus prisées depuis quelques années. Les néophytes le confondant souvent avec le maine coon, les clubs de race ont d'ailleurs décidé en 1987 de modifier le standard du norvégien afin de clarifier les différences entre les deux doux géants.

Descriptif et caractéristiques physiques du chat des forêts norvégiennes

Trônant parmi les plus robustes des félins domestiques, le chat des forêts norvégiennes est un animal massif, à la forte musculature, dont le caractère rustique ne peut être ignoré : les mâles peuvent en effet atteindre 40 cm au garrot et dépasser les 9 kg de poids de corps ! Les femelles, plus légères, atteignent parfois les 6 kg.

Son corps, long et puissant, est charpenté par une forte ossature, et suspendu sur 4 pattes musclées, avec des postérieurs plus longs que les antérieurs. Les pattes, caractéristiques, sont bien fournies en fourrure, avec des pieds larges et ronds et des poils entre les coussinets, sans doute pour faciliter l'évolution dans la neige et protéger le félin des températures glaciales des sols gelés.

La robe, très fournie, est composée de poils mi-longs imperméables, qui chevauchent un sous-poil caractéristique laineux, lui permettant de supporter des conditions climatiques extrêmes. La collerette est abondante, et supporte une tête triangulaire, au profil bien droit, surplombant un menton fort et carré, et agrémentée de larges oreilles dans le prolongement du triangle de la tête et arrondies à leur sommet. Elles peuvent être idéalement munies de plumets, à la manière des lynx.

Enfin, la queue, fournie, doit être longue (elle doit pouvoir être rabattue au moins jusqu'aux épaules) et portée haute. Les yeux, en amandes, peuvent être or ou verts.

Côté robes, le choix est vaste puisque toutes les couleurs sont acceptées dans les standards de la race, à l'exception du chocolat, du lilas, du faon et du cinnamon. Le patron colorpoint (celui des siamois) n'est pas autorisé. Bien qu'elle est fait l'objet du polémique au début des années 2000, la couleur ambre, rarissime, est également autorisée en France par le LOOF (Livre Officiel des Origines Félines) après qu'il ait été démontré par la génétique que chez le norvégien, elle est liée à une mutation génétique naturelle et non un croisement avec d'autres races.

Caractère et comportement du Norvégien : un chat facile à vivre

Si le caractère du norvégien n'est pas défini dans le standard (ce qui peut être le cas d'autres races), il est possible de trouver un trait commun à tous les chats et chatons de la race, les éleveurs ayant fait au fil des décennies un travail de sélection sérieux, et notamment axé sur la préservation du caractère originel du skogkatt.

Le chat norvégien est un chat joueur, plutôt actif, très bon grimpeur (trait qu'il a conservé de ses ancêtres sauvages). Assez territorial, il est plutôt exclusif bien qu'il accepte volontiers les autres chats, les chiens, et qu'il est un bon compagnon de jeu pour les enfants. Peu bavard, il est assez discret, mais également assez indépendant bien que de bonne compagnie.

Si votre chat norvégien n'a pas accès à un extérieur (sécurisé de préférence), un arbre à chat costaud est indispensable pour qu'il puisse exprimer ses besoins instinctifs d'escalade.

Côté santé et entretien : un félin robuste

Robuste, le chat norvégien ne nécessite pas d'entretien particulier, si ce n'est un brossage complet hebdomadaire, voire un peu plus fréquemment en période de mue. Au vu de sa masse capillaire, le mieux est de l'habituer très jeune à la brosse, et d'opter pour un modèle spécial chats et chiens aux poils métalliques souples et incurvés, que l'on trouve dans tous les bons rayons de toilettage.

Si votre chat des forêts norvégiennes vit en milieu clos (appartement par exemple), mettez-lui à disposition de l'herbe à chats afin qu'il puisse se purger régulièrement et éliminer les boules de poils ingérées.

En matière de maladies, le chat norvégien a très peu été hybridé avec des races sujettes à des maladies génétiques, ayant principalement été travaillé sur des souches sauvages des forêts nordiques. Seules deux maladies sont à surveiller chez lui :

• la cardiomyopathie hypertrophique féline (CMH), qui touche malheureusement de nombreuses races ; un dépistage régulier des reproducteurs par échocardiographie en école vétérinaire permet de limiter la prolifération de la maladie chez les chatons (il existe par ailleurs des tests génétiques)
• la glycogénose de type IV (GSD IV), une maladie héréditaire due à un gène autosomal récessif empêchant la métabolisation des glucides et menant rapidement à la mort, avant l'âge de 2 ans. Cette maladie touche une lignée en particulier (issue d'un mâle allemand nommé Jarls av Trollsfjord) et peut, depuis 1996, être détectée par un simple test génétique.

Par ailleurs, le norvégien peut être rarement concerné par la polykystose rénale de Kidney (PKD) : les éleveurs, pour la plupart consciencieux, réalisent cependant des tests échographiques systématiques à leurs reproducteurs, ce qui limite très fortement sa présence de la maladie chez les descendants.

L’alimentation du Skogkatt

Son hyperactivité originelle en fait un chat généralement assez actif, aussi le norvégien n'est pas sujet à l'obésité. Néanmoins, comme tous les chats de race, il conviendra de privilégier une nourriture haut de gamme ayant pour base essentiellement de l'alimentation sèche (croquettes) et de l'eau. On évitera les friandises et les rations ménagères, le chat des forêts norvégiennes étant un chat ayant des besoins énergétiques élevés.

Les chatons devront être nourris avec des croquettes adaptées à leurs besoins spécifiques : riches en protéines animales et en oligo-éléments (le mieux étant de sélectionner des croquettes spéciales chaton Premium)

Quel prix pour un chaton Norvégien ?

Comme beaucoup de chats de race, le prix d'un chaton des forêts norvégiennes dépend principalement de la lignée, et de sa "qualité" en tant que reproducteur. Comptez un tarif oscillant entre 700 et 1100 € en moyenne (les mâles sont un peu plus onéreux que les femelles) ; sur les lignées d'excellence, les prix pourraient doubler, voire tripler ce montant.