Munchkin : Caractère, prix, santé et alimentation
Le Munchkin cat : le chat-teckel au charme fou
Récemment apparu dans le monde de l’élevage félin, le Munchkin cat est communément comparé aux chiens courts sur pattes comme le Basset ou le Teckel, avec qui il partage cette étrange caractéristique.
S’il ne trouve pas un large public d’amateurs, c’est parce que la race est avant tout fondée sur une malformation génétique, beaucoup d’organisations félines n’acceptant pas que des animaux soient sélectionnés pour ce qui est parfois considéré comme une maladie.
Retour sur ce chat court sur pattes, espiègle et agréable à vivre, dont le charme indéniable vient autant de son comportement idéal avec toute la famille, que de son physique surprenant, qui le fait l’apprécier plus particulièrement.
Aux origines, une malformation génétique
L’histoire officielle du Munchkin débute aux États-Unis en 1983. C’est à Rayville en Louisiane, qu’une professeure de musique nommée Sandra Hochenedel, découvre par hasard une étrange petite chatte qui semble attendre des chatons, et dont la morphologie évoque une forme de nanisme avec ses très courtes pattes.
Sandra Hochenedel l’adopte et la prénomme Blackberry. De la portée qui naît, la moitié des chatons présentent le même phénotype, avec de petites pattes, tandis que l’autre moitié est parfaitement normale. Curieuse de savoir ce qui aurait pu causer cette particularité, Madame Hochenedel fait examiner les chatons par le Docteur Pfleuger, généticien spécialisé dans les animaux et demeurant dans le Massachusetts. Après des examens approfondis et quelques radiographies, le verdict tombe : il s’agit d’une mutation génétique spontanée.
Curieuse de savoir s’il existe d’autres spécimens concernés dans le monde, l’heureuse propriétaire des chats-nains mène des recherches qui l'amènent à retrouver des traces de félidés domestiques présentant des particularités identiques, documentées par un vétérinaire allemand à la fin de la seconde guerre mondiale. Elle ne retrouvera toutefois pas d’autres traces de ce qu’elle pense être un race oubliée, et décide de la montrer au monde entier.
C’est en 1991 que le Munchkin Cat est pour la première affiché au Madison Square Garden de New York. Il faut plusieurs années pour que cette toute jeune race fasse parler d’elle, de manière parfois négative puisqu’en 1995, après une apparition à l’International Cat Show, le munchkin fait l’objet d’avis très contradictoires de la part de juges félins, d’aucuns le qualifiant “d’horrible altération”.
La race point le bout de son museau en France en 1993, avec un joli mâle noir et blanc prénommé Bobby, tout droit venu des USA avec Aline et Philippe Noël (qui sont à l’origine de bien des races en France !)
En 2021, ce sont 160 chatons munchkin (poils courts et longs cumulés) qui sont déclarés au Livre Officiel des Origines Félines (LOOF).
Un physique particulier qui fait son charme
S’il est une race que l’on ne peut absolument pas confondre avec d’autres, c’est le Munchkin : sa morphologie, bien que très équilibrée au demeurant, ne pourrait rappeler d’autres races quand on le regarde, hormis l’Européen (nous parlons bien de la race : l’European shorthair, et non du chat de gouttière)
Ses courtes pattes, courtes à très courtes et très musclées, sont épaisses et supportent un corps semi-foreign (médioligne, c’est-à-dire de taille moyenne et de proportions moyennes) rectangulaire. La large poitrine précède le tronc au dos qui ne doit jamais être cambré, et une queue de longueur moyenne en forme de sapin mais arrondie en son extrémité. Toujours droite, elle accompagne le mouvement du munchkin, ondulant à la manière d’un furet lorsqu’il court.
Les pattes revêtent une importance capitale dans la race : elles doivent être droites devant et derrière lorsque le chat est debout, et porter le félin de manière élégante et sans difficultés, sur des pieds bien ronds.
L’une des autres particularités du munchkin est d’accepter toutes les longueurs de poils : il peut donc être à poils courts ou à poils longs, avec toutes les combinaisons de couleur possibles !
Cela s’explique par le fait que longtemps, la race accepta toutes sortes de croisements. Aujourd’hui, le LOOF n’accepte que les hybridation avec les european shorthairs, tandis que les associations internationales comme la TICA (The International Cat Fanciers) autorisent les mariages avec les chats de gouttières !
L'origine génétique de ses courtes pattes
La singularité physique du Munchkin tient à une mutation génétique naturelle : l’achondroplasie. Cette maladie (car c’est une maladie) entraîne notamment une forme de nanisme, qui explique les courtes pattes chez le munchkin, mais également quelques particularités comme sa tête légèrement élargie, mais également des malformations que les éleveurs font en sorte d’éliminer par la sélection.
Le gène responsable, noté M, est autosomal dominant : il suffit que l’un des deux parents apporte une allèle s’exprimant, pour que le chaton naissant soit impacté par la forme de nanisme qu’il transporte.
Mais la contrepartie est qu’en présence de deux allèles dominantes (notés MM), l'œuf fécondé demeure non viable. En conséquence, il y a une chance sur quatre que le chaton naisse “normal” (mm) et ne puisse être considéré comme un Munchkin Cat : c’est toute la difficulté de l’élevage dans cette race, puisque seuls les chatons avec une seule allèle seront pourvus de membres atrophiés (mM ou Mm).
Côté caractère : un chat qui reste très joueur !
S’il n’est pas un chat apte à sauter, courir ou chasser à cause de ses courtes pattes, le Munchkin reste très longtemps joueur, avec un comportement de chaton qu’il garde des années.
Espiègle, extrêmement sociable, c’est un félin sédentaire, qui aime son environnement et sa maison. Il sait s’adapter à de nombreuses situations, et cohabite volontiers avec les autres animaux, et avec les enfants.
Il faudra simplement veiller à ce que ses compagnons de jeu fassent attention à son dos fragile !
Santé et entretien
Si l’espérance de vie du Munchkin Cat demeure raisonnable, avec un âge moyen de 12 à 15 ans, il n’en demeure pas moins un chat qui peut potentiellement avoir des problèmes de santé.
Sa mutation engendre effectivement de nombreuses possibilités de complications, et plus particulièrement les risques de courbure excessive de la colonne vertébrale (lordose) et le syndrome de la poitrine creuse, appelé Pectus excavatum. On leur attribue également un risque élevé d’arthrose en vieillissant, à cause de leurs membres raccourcis. Malgré tout, il semblerait que le travail de sélection ait fait son chemin, des éleveurs ayant dès 1995 réalisé des examens poussés sur les plus âgés de leurs chats : aucun n’avait développé de pathologies articulaires ou ligamentaires.
Pour ce qui est des pathologies non squelettiques, le travail de sélection a fait que le Munchkin n’est pas réellement concerné par les cardiomyopathies et autres polykystoses que l’on rencontre usuellement chez les chats de race : c’est un excellent point.
En matière d’entretien, selon sa longueur de poil, un brossage hebdomadaire permettra d’assurer l’essentiel, plus particulièrement aux périodes de mue, où les pertes de poils, comme chez de nombreux chats, sont plus importantes.
Côté nourriture, on évitera la nourriture industrielle en se tournant vers l’alimentation sèche, de type croquettes haut de gamme sans céréales pour chats. Etant donné ses particularités, il est essentiel de préserver la ligne de votre chat-teckel !
L'alimentation chez le Munchkin cat
Le Munchkin n'a pas besoin d'une alimentation spécifique, il peut donc se nourrir de la même manière que tous les autres chats. En revanche, il vous faudra tout de même faire bien attention à ce qu'il ne prenne pas trop de poids. En effet, avoir de l'embonpoint, pour ce chat en particulier, pourrait s'avérer très problématique dans ses déplacements, du fait de son physique très court sur pattes. Des croquettes de haute qualité hypoallergénique ou non pour chat devraient donc parfaitement faire l'affaire.
Un chat difficile à trouver, mais abordable
Si les élevages ne courent pas les rues (faire naître de tels chats n’est pas sans poser de gros problèmes de rentabilité !), le Munchkin demeure toutefois parmi les races les moins onéreuses du marché.
Pour un chaton avec pedigree LOOF, comptez entre 600 et 1000 euros, selon qu’il soit une femelle ou un mâle.
En matière d’entretien, on comptera environ 30 à 40 euros par mois de frais d’entretien.
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